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mais elle ne t’est rien
mardi 18 février 2014, par
« Mais elle n’a rien, personne, et personne ne la pleurera (et qu’est-ce que la mort sans les pleurs ?) sinon peut-être son frère, cet autre vieillard, et sans doute pas plus qu’elle ne se pleurerait elle-même, c’est-à-dire ne se permettrait de se pleurer, ne penserait qu’il est décent, qu’il est convenable de ...
- Mais elle ne t’est rien.
- Non, dit Louise.
- Elle ne t’est rien.
- Non », répéta-t-elle docilement. Mais elle continuait à regarder devant elle quelque chose qu’il ne pouvait pas voir.
« Alors.
- Alors rien », dit-elle (regardant toujours, par delà les arbres, les prés, la paisible campagne de septembre, ce quelque chose qu’il ne pouvait pas voir).
Claude Simon. L’Herbe (Minuit, 1958, incipit, p. 9)