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Michel Prévot
mardi 8 mai 2018, par
J’ai découvert tardivement Claude Simon avec Le Tramway, glané à la librairie Ombres blanches en 2001. Ce court récit aux phrases somptueuses m’a tout de suite séduit et j’ai dévoré à la suite La route des Flandres qui a été un choc (comparable à Le Bruit et la fureur et Du côté de chez Swann).
Les longues phrases de Simon, leur canevas, suivent le processus mental habituel (physiologique) du cerveau humain , comme chez Proust, et l’intelligence du monde et des hommes qui s’en dégage est une Révélation (on touche au Mystère du monde). De fait, je suis fasciné depuis mon enfance par les Livres, et en particulier par la Littérature « exigeante » que je place au-dessus de tout (de la vie elle-même !) car elle définit la singularité de l’Homme dans le cosmos, mieux que la Philosophie (qui s’égare trop souvent) ou la Religion (qui défie l’intelligence).
Bien-sûr, comme Claude Simon, je suis lecteur de Proust et de Faulkner (jusqu’à faire le voyage vers son fameux comté). Enthousiasmé, j’ai écrit une longue lettre à Claude Simon par l’intermédiaire des Éditions de Minuit en juin 2001, où je le remerciais d’avoir créé une oeuvre-monde que j’avais l’intention de lire en entier. J’eus la surprise de recevoir une réponse manuscrite (inespérée !) du Maître. Bouleversé , j’ai écrit une deuxième longue lettre, de gratitude, et décrivant l’intrication de la Littérature avec mon parcours (dans la médecine en autre) allant de la trilogie de Pan, Rabelais, Narcisse et Goldmund, Le père Goriot, Le portrait de Dorian Gray, Monsieur Teste etc ... jusqu’à Dostoïevski , Le maître et Marguerite, et l’intégrale de Proust et Faulkner (et Joyce !)).
L’exploration de l’œuvre de Claude Simon est comparable à la découverte d’un continent, on découvre au fur et à mesure des vérités cachées, inconnues jusqu’alors, insoupçonnées. On pousse les murs, notre vie s’en trouve comme agrandie.
Michel Prévot