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John Fletcher
lundi 4 janvier 2016, par
Ce fut en 1960. J’étais assistant d’anglais au Lycée Paul-Valéry (Paris 12e). J’ignore maintenant ce qui m’a incité à acheter La Route des Flandres : sans doute le fait que l’ouvrage arborait le « m » étoilé des Éditions de Minuit. Comme chacun sait, elles publiaient également Samuel Beckett, l’auteur que j’étudiais pour le Diplôme d’Études Supérieures.
Le lycée étant flambant neuf, mon petit studio comportait une salle d’eau, chose inouïe à l’époque. Un ami de Cambridge, assistant d’anglais dans un autre lycée, habitait une chambre d’hôtel. Une fois par semaine il venait chez moi pour prendre une douche. Ses ablutions terminées, nous prenions le thé ensemble. Ce fut au cours d’un de ces moments de détente qu’il posa son mug sur le livre qui se trouvait sur la table de chevet. Le livre ? La Route des Flandres, qui venait de paraître. Ce livre précieux, je l’ai encore (voir ci-dessus).
Quelques années plus tard, j’achetai Histoire. Nous possédions à l’époque une petite maison à Cuxac d’Aude. Sachant que Claude habitait Salses, je lui écrivis une sorte de fan letter (déposée aujourd’hui à la Bibliothèque Jacques-Doucet). Répondant par retour de courrier, Claude nous invita à déjeuner. Nous nous rendîmes à Salses plusieurs fois par la suite, et ce fut au cours de ces visites que nous nous attelâmes à la tâche de peaufiner la traduction anglaise des Géorgiques. Le souvenir du gigot rôti sur braise de sarments, que nous proposait Réa à la fin de nos discussions, me restera jusqu’à la fin de mes jours.