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Échos des frontières chez Claude Simon (28 février 2025)
dimanche 29 décembre 2024, par
« Échos des frontières chez Claude Simon ». Journée d’étude, le vendredi 28 février 2025
Pôle scientifique et d’innovation de Bingerville. Salle de l’école doctorale SCALL
Université Félix Houphouët-Boigny. Abidjan – Côte d’Ivoire
Programme de la journée
8h30 – 9h00 : Accueil et Installation des Participants
– Café de bienvenue et distribution des dossiers de presse.
9h– 10h : Cérémonie d’Ouverture
– Mot d’accueil : Comité d’organisation
– Mot de la Directrice du Laboratoire de Littératures et Écritures des Civilisations (LLITEC) : Prof. Adom Marie-Clémence
– Leçon inaugurale : Professeur Jean-Marie Kouakou, Directeur Ecole Doctorale SCALL : « L’A-frontière chez Claude Simon »
10h – 10h40 Session 1 : La frontière du Corps et la frontière de la Fiction
– Yao Guillaume (Assistant UAO – Bouaké) : « La frontière du corps dans Les Corps Conducteurs de Claude Simon »
– Arrah Nicole (Doctorante ED. SCALL - Abidjan) : « La fiction comme frontière : Le jeu de la réalité et de l’imaginaire chez Claude Simon et Jean Vaudrin »
– Discussion et questions du public.
10h40 – 11h40 : Session 2 : Langue, Histoire et Mémoire
– Kouakou Antoine (Docteur UFHB – Abidjan) : « Frontière linguistique chez Claude Simon »
– Roméo Koffi (Doctorant UFHB - Abidjan) : « Les frontières de l’Histoire dans Histoire de Claude Simon »
– Sinan Anzoumana (Maître-Assistant) : « Les frontières déliées : le pouvoir stratégique des cartes postales dans Histoire de Claude Simon »
– Discussion et questions du public.
11h40 – 12h00 : Session 4 : Lecture Intermédiale
– Herman Bohui : « À la croisée d’une lecture intermédiale dans La Route des Flandres de Claude Simon et Terrasse à Rome de Pascal Quignard »
– Discussion et questions du public.
12h00 – 12h30 : Moment Littéraire
– Projection d’un court-métrage ou d’un extrait de documentaire sur Claude Simon.
– Lecture d’extraits : Horo Brigitte et R-Steph
12h30 – 13h00 : Pause déjeuner
13h – 13h50 : Session 3 : Perspectives Internationales sur Claude Simon
– Alastair Duncan (Université de Stirling – Écosse) : « La frontière entre fiction et autobiographie chez Claude Simon »
– Alain Froidevaux (Université de Genève – Suisse) : « Il faut savoir tendre la main à travers les barreaux … »
– Discussion et questions du public.
14h – 14h20 : Hommage et Héritage
– Foua Ernest de Saint Sauveur (Président honoraire des écrivains de Côte d’Ivoire) : « Ce que le texte de Claude Simon me dit / dicte »
– Prestation artistique : Slam accompagné d’instrument traditionnel en hommage à Claude Simon (Yao Guillaume)
14h20 – 14h35 : L’Association des Lecteurs de Claude Simon
– David Zemmour (Président de l’ALCS) : Présentation de l’ALCS, de ses activités et de son rôle dans la diffusion de l’œuvre de Claude Simon.
Remise de livres symbolique pour la bibliothèque de l’université Félix Houphouët-Boigny.
14h35 – 15h15 : Clôture
– Lecture du rapport de la journée par un rapporteur désigné.
– Mot de clôture et remerciements.
– Photo de famille.
David Zemmour avait également donné une conférence à des L3 de lettres modernes à l’IIPEA d’Abidjan quelques jours auparavant.
Appel à communications
Qu’il s’agisse d’une limite imaginaire ou tangible, d’un obstacle ou d’un point de convergence, la frontière, en tant que marqueur de séparation entre différents ensembles, suggère des conditions d’appartenance ou d’exclusion, tout en mettant en lumière les caractéristiques propres à chaque ensemble. Comme le souligne Claude Raffestin, « Régulante, la limite articule, joint et/ou disjoint. Elle agit à la manière d’un commutateur qui ouvre ou ferme, permet ou interdit. » Elle a donc pour fonction de mettre de la distance dans la proximité et régit ainsi les circulations ou les absences de circulation entre espaces. Le concept de frontière est largement utilisé dans diverses disciplines, abordant tant des aspects matériels qu’immatériels. Autrement dit, elle peut représenter une limite physique, symbolique ou idéologique. Du reste, il s’agit d’une notion polysémique, pouvant être exploitée à des fins variées.
Dans l’œuvre de Claude Simon, prix Nobel de littérature en 1985, cette notion se révèle centrale, tant dans son écriture que dans les thématiques qu’elle aborde. Chez l’auteur, les frontières se révèlent comme des entités dynamiques, en ce sens qu’elles sont construites par les circonstances, susceptibles d’être modifiées et abolies. Elles varient au cours du temps, tant dans leurs formes que dans leurs fonctions, si bien qu’il est possible d’en re- tracer l’histoire et d’en saisir les transformations. En traversant les textes de l’écrivain, l’on apprend qu’ils déconstruisent les frontières, ou du moins, permettent d’en penser la non- fixité et la non-permanence. De sorte que la revendication d’une perméabilité de celles-ci prend corps dans le brouillage des limites génériques dans son œuvre : entre réel et fiction, entre passé et présent, entre subjectivité et objectivité, etc.
Ainsi, chez l’auteur, les frontières ne se limitent pas à une simple délimitation géographique ou spatiale, elles prennent aussi des formes diverses et complexes, souvent symboliques, en reflétant des préoccupations esthétiques, narratives et philosophiques.
Comment sont-elles figurées dans les textes de Claude Simon, tant sur les plans formel que thématique ? En quoi le repérage et l’étude de ces frontières peuvent-ils contribuer à la connaissance des espaces frontaliers et de leur mode de fonctionnement chez lui ? Telles sont les questions qu’abordera la journée d’étude « Échos des frontières chez Claude Simon ».
L’objectif de cette journée d’étude est de réfléchir aux différentes formes de frontières que Claude Simon met en scène ou interroge dans son œuvre, et aussi d’analyser les échos qu’elles produisent dans son écriture. Ces frontières peuvent être envisagées selon plusieurs perspectives (non exhaustives) :
1. Les frontières géographiques et historiques
Les romans de Claude Simon sont souvent ancrés dans des contextes historiques et géographiques précis : la guerre civile espagnole, la Seconde Guerre mondiale, les paysages du sud de la France. Comment ces espaces-frontières, chargés de tensions et de ruptures, influencent-ils sa narration et sa vision de l’histoire ? Quels échos trouvent-elles dans les structures narratives de ses textes ?
2. Les frontières spatiales et géographiques
Les récits simoniens mettent en scène des espaces marqués par des lignes de front ou des territoires divisés par les conflits (les guerres). Ces frontières sont souvent floues, mouvantes et traversées par des soldats, des civils, ou encore des récits fragmentés. S’ajoutent à cela les oppositions entre le monde rural (les terres agricoles, souvent liées à son héritage familial) et la ville, chacun avec ses propres structures et limites.
3. Les frontières narratives et génériques
Son œuvre est fortement caractérisée par une écriture éclatée, où les frontières entre les genres narratifs – roman, autobiographie, témoignage – sont brouillées. Comment cette hybridation narrative contribue-t-elle à réinventer les cadres du récit ? Quel rôle jouent les ruptures et les continuités dans cette dynamique ? Par ailleurs, Simon déconstruit souvent la narration traditionnelle, fragmentant les histoires en une mosaïque de scènes et de points de vue. Les frontières entre les récits internes (subjectifs) et les récits externes (objectifs) deviennent poreuses. Enfin, les descriptions détaillées et le style immersif de l’écrivain plongent le lecteur dans une réalité qui semble tangible mais où la fiction domine, rendant confuse le ligne de démarcation entre les deux.
4. Les frontières temporelles et mémorielles
Cette écriture éclatée repose sur une temporalité fragmentée, où passé et présent cohabitent et dialoguent. Les narrateurs simoniens oscillent entre les souvenirs du passé et la narration d’événements du moment présent, sabordant ainsi les frontières entre les époques. De même, le jour et la nuit ne se limitent pas à une alternance temporelle ou à une simple opposition binaire. Ces moments, riches en symboles et en perceptions, jouent un rôle essentiel dans la structuration de son écriture et dans la représentation des frontières. Le jour et la nuit apparaissent alors comme des marqueurs de seuils, des espaces liminaires où s’entrecroisent des mondes contrastés, révélant les tensions et les oscillations propres à l’univers simonien. Par ailleurs, par le biais de la mémoire, les personnages revisitent des événements historiques (la guerre, par exemple), mêlant l’intime et l’universel dans une temporalité sans limites claires. Comment cette approche temporelle questionne-t-elle la mémoire individuelle et collective ? Peut-on parler de « zones d’interférence » entre souvenirs personnels et récits historiques dans ses œuvres ?
5. Les frontières du langage et de la perception
Simon s’intéresse également à la matérialité du langage et à la manière dont celui- ci traduit ou trahit la perception. Dès lors, comment les frontières entre les mots, les images et les sensations participent-elles à l’esthétique propre de ses textes ? En quoi cela redéfinit-il le rôle du lecteur, souvent invité à franchir ces frontières pour reconstruire le sens ?
6. Les frontières symboliques et psychologiques
L’une des frontières les plus significatives chez l’auteur se dessine entre la vie et la mort. Les personnages évoluent fréquemment à la lisière de ces deux états, confrontés à l’horreur de la guerre ou à la fuite du temps. En outre, les récits de guerre mettent en évidence la brutalité et la déshumanisation inhérentes à ce contexte, s’attachant à explorer les limites entre la civilisation et la barbarie.
7. Les frontières sociales et politiques
Simon met en scène des protagonistes issus de différentes couches sociales (paysans, bourgeois, soldats), explorant les tensions entre ces mondes et les frontières qu’ils dressent. D’un autre côté, dans des contextes de guerre ou de domination, il examine les frontières entre les figures d’autorité et celles qui subissent.
8. Les frontières du visible et de l’invisible
L’une des caractéristiques essentielles de l’écriture simonienne est la fluidité entre le visible et l’invisible qui transcendent les simples dichotomies perceptuelles pour devenir des marqueurs de frontières. Ces notions, intimement liées à la perception, à la mémoire et à l’écriture, révèlent la complexité des seuils qui traversent son œuvre, où l’exploration du visible expose la matérialité du monde tandis que l’invisible ouvre sur des zones d’incertitude, d’absence et d’imaginaire.
9. Les frontières stylistiques
D’une part, le récit simonien oscille entre une prose dense et descriptive et une forme poétique dans ses images et son rythme. Cette frontière floue enrichit son style unique. D’autre part, influencé par les arts visuels, l’écrivain intègre des descriptions qui flirtent avec la peinture ou la photographie, créant une ligne mouvante entre le texte écrit et l’image perçue.
10. Les frontières entre les concepts de capture et de libération développés par Ricardou
Les concepts de Capture et de Libération, tels que développés par Ricardou, semblent des notions complémentaires qui entretiennent une relation dialectique et complexe chez Simon. Le bornage entre ces deux concepts ricardoliens n’est ni fixe ni localisable, car la borne est sans cesse déplacée, effacée ou redessinée par le texte lui-même. Ce flou intentionnel reflète une vision du langage et de la litté- rature comme des outils à la fois contraignants et émancipateurs. Ainsi, penser la frontière à ce niveau ne revient pas à la localiser, mais à accepter qu’elle constitue une dynamique essentielle, un espace instable où l’œuvre de l’écrivain explore les limites du langage, de la mémoire et de la représentation.
11. Les frontières entre le réel et la fiction
Réel et fiction chez Simon ne semblent pas des entités distinctes mais des forces en dialogue, de sorte que la frontière entre ces deux paradigmes est avant tout une zone de tension, un espace productif où les deux notions communiquent en permanence. Dans quelle mesure son œuvre interroge-t-elle les démarcations entre le réel et la fiction, et comment cette tension contribue-t-elle à redéfinir la représentation du monde et de l’expérience humaine dans le récit littéraire ?
En croisant ces différentes approches, cette journée d’étude ambitionne de mettre en lumière l’originalité de l’œuvre de Claude Simon, tout en soulignant sa portée universelle. Par l’exploration des frontières – physiques, symboliques ou esthétiques – et de leurs ré- percussions, nous souhaitons ouvrir un espace de réflexion où la richesse et la complexité de son écriture pourront se déployer pleinement.
Cette journée d’étude est destinée aux chercheur·es et jeunes chercheur·es, étudiants, spécialistes de Claude Simon, mais également à toute personne intéressée par les questions de la modernité littéraire et des représentations des frontières dans la fiction romanesque de l’écrivain.
Porteurs du projet
– Sinan Anzoumana, Enseignant-Chercheur, Université Félix Houphouët Boigny (Abidjan – Côte d’Ivoire) Contact
– Roméo Koffi, Doctorant, Université Félix Houphouët Boigny (Abidjan – Côte-d’Ivoire). Contact
Comité scientifique
– David Zemmour, Président de l’Association des Lecteurs de Claude Simon
– Jean-Marie Kouakou, Professeur des universités, Directeur de l’École Doctorale Scall, Université Félix Houphouët-Boigny (Abidjan – Côte d’Ivoire)
– Adama Coulibaly, Professeur des universités, Université Félix Houphouët-Boigny (Abidjan – Côte d’Ivoire)
– Marie-Clémence Adom, Professeure des universités, Université Félix Houphouët-Boigny (Abidjan – Côte d’Ivoire)
– Louis Obou, Professeur des universités, Université Félix Houphouët-Boigny (Abidjan – Côte d’Ivoire)
Comité d’organisation
– Sinan Anzoumana, Maître Assistant (Université Félix Houphouët Boigny)
– Koffi Roméo, Doctorant (Université Félix Houphouët Boigny)
– Dekao Fabrice Tiemou, Docteur, Université Lorougnon Guédé (Daloa)
– Babette Abanda, Docteure ( Université Eberhard Karls de Tubingen)
– Guei Fabrice, Docteur, Université Alassane Ouattara (Bouaké)
– Koné Diloman Isaac, Docteur, Université Félix Houphouët-Boigny (Abidjan)
– Horo Brigitte, Docteure, Université Félix Houphouët-Boigny (Abidjan)
– Gboudjou Aymar, Docteur, Université Félix Houphouët-Boigny (Abidjan)
– Koné Moussa, Doctorant, Université Félix Houphouët-Boigny (Abidjan)
– Koné Carmelle, Doctorante, ED. SCALL (Abidjan)
– Gbaou Momblé Valérie, Doctorante, Université Félix Houphouët-Boigny (Abidjan)
– Djamala Kouassi Ferdinand, Doctorant, ED. SCALL (Abidjan)
– Dapa Kouakou Florent Fabrice, Doctorant, ED. SCALL (Abidjan)
– Gnonsian Fieglo Lopez, Doctorant, ED. SCALL (Abidjan)
– Ouizan Bi Koloko Wilfreid, Doctorant, ED. SCALL (Abidjan)
– Cissé Kassimou, Doctorant, ED. SCALL (Abidjan)
– Ano N’Guessan Jean-Marc, Doctorant, ED. SCALL (Abidjan)
– Fae Mondésir Ange, Doctorant, ED. SCALL (Abidjan)
– Dje Bi Tra Appolinaire, Doctorant, ED. SCALL (Abidjan)
– Kumassi Affoua Ange Audrey, Doctorant, ED. SCALL (Abidjan)
– Siho Natacha, Doctorante, ED. SCALL (Abidjan)
– Kouyo Zézé Jonas, Doctorant, ED. SCALL (Abidjan)
– Kouadio Kouadio Bertin, Doctorant, ED. SCALL (Abidjan)
– Bini Koffi Paul, Doctorant, ED. SCALL (Abidjan)
– Diallo Mamoutou, Doctorant, ED. SCALL (Abidjan)
– Bini Koffi Mouroufié Paul, Doctorant, ED. SCALL (Abidjan)
– Loukou Konan, Doctorant, ED. SCALL (Abidjan)
– Waka Kouadio B., Doctorant, ED. SCALL (Abidjan)