Association des Lecteurs de Claude Simon

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Claude Simon, les âges de la vie (2021)

dimanche 9 janvier 2022, par Christine Genin

Claude Simon, les âges de la vie.
La Revue des lettres modernes. Claude Simon
 ; 8
Textes réunis par Jean-Yves Laurichesse
Paris : Classiques Garnier, décembre 2021. 222 p.

Sommaire

Jean-Yves Laurichesse. « Introduction », p. 11-15

Claude Simon a fait de sa vie la matière première de son œuvre. Les différents âges de la vie (la sienne, mais aussi celle de personnages plus ou moins fictifs) y occupent donc une place importante, dans leurs dimensions à la fois biologique, psychologique, sociologique. Cependant, il ne s’agit pas pour l’écrivain de faire de sa vie (ou de celle de ses personnages) un récit chronologique, mais de travailler par l’écriture quelques moments privilégiés qu’il ne cesse de reprendre et de varier.

Mots-clés : littérature française du xxe siècle, Nouveau Roman, autobiographie, écriture de soi, mémoire.

Les âges de la vie

Geneviève Dubosclard. « D’un âge de la vie qui ne passe pas : l’enfance dans les romans de Claude Simon », p. 19-41

Les représentations de l’enfant condensées en « noyaux d’enfance » sont dotées de caractérisations culturelles et intimes. Persistant dans ses éclats, l’âge de l’enfance n’est pas une étape révolue mais une dimension de l’existence tout entière. Bien plus, cet âge de la vie recèle certains principes d’écriture qui sous-tendent l’art simonien du roman.

Mots-clés : littérature française, Nouveau Roman, autobiographie, écriture de soi, mémoire.

Michel Bertrand. « L’introuvable famille de l’orphelin : variations simoniennes du récit d’enfance proustien », p. 43-61

Claude Simon, orphelin de père, puis de mère, n’eut pas de famille véritable. Au long de son parcours romanesque, il s’évertua à la recréer, ou plutôt à la créer. Le récit proustien constitua à cet égard un modèle, qu’il entreprit néanmoins de déconstruire pour parvenir à construire son propre univers familial. Ce sont les tours et les détours de cette stratégie problématique qu’il s’agit d’explorer, afin de comprendre les multiples variations de tonalité qui caractérisent l’œuvre simonienne.

Mots-clés : littérature française du xxe siècle, Nouveau Roman, autobiographie, écriture de soi, mémoire, intertextualité, Marcel Proust.

Jean-Yves Laurichesse. « Les lunettes de l’oncle Charles », p. 62-92

Il s’agit de montrer comment le personnage semi-fictif de l’oncle Charles exprime différents âges de la vie, à la fois de sa propre vie, entre sa jeunesse dans le milieu artistique parisien et son retrait dans le domaine viticole du Midi, et de la vie de son neveu, qu’il accompagne comme une figure à la fois tutélaire et ironique, de l’enfance à l’âge d’homme. Plus qu’un personnage réaliste, il apparaît ainsi comme une figure du Temps et un double de l’auteur.

Mots-clés : littérature française du xxe siècle, Nouveau Roman, Claude Simon, enfance, vieillesse, famille, générations, double.

Anne-Lise Blanc. « […] plutôt jeune que vieille, mais pourtant pas jeune […] » : les personnages sans âge, un exemple de la poétique de l’indéterminé chez Claude Simon », p. 93-119

À partir du constat de la relativité et de la mobilité de la notion d’âge dans l’œuvre, cette étude observe un rapport variable et inégal au temps (perception, mesure, marques) chez les personnages simoniens. Cette instabilité du rapport au temps explique en partie pourquoi bien des personnages simoniens ne font pas leur âge. Souvent énigmatiques en raison de leur âge mal établi, ils peuvent apparaître comme les témoins du parti pris de l’indéterminé qui caractérise la poétique de l’auteur.

Mots-clés : littérature française du xxe siècle, Nouveau Roman, temps, Claude Simon.

Wolfram Nitsch. « Une vie dans les machines. Autobiographie et technique dans Le Tramway de Claude Simon », p. 121-137

Claude Simon accorde une grande importance à la technique dans son entreprise autobiographique, en particulier dans Le Tramway, où il place différents âges de sa vie sous le signe d’un type particulier de machine. Tandis que le narrateur âgé dépend de véhicules et de réseaux qui suppléent à des dysfonctions corporelles, l’écolier doit certaines expériences cruciales au tramway, au cinéma et aux machines de la foire. Quant au soldat de 1939, il perçoit une affinité profonde entre la machinerie moderne et la guerre.

Mots-clés : littérature française du xxe siècle, Nouveau Roman, enfance, vieillesse, Seconde Guerre mondiale.

Paul Dirkx. « Les âges du corps de l’écrivain. Vieillissement biologique et vieillissement littéraire chez Claude Simon », p. 139-162

L’écriture de Claude Simon se nourrissant de tout ce qu’il a incorporé durant sa vie (« mémoire »), elle se fait l’écho de tous les âges de son corps d’écrivain, et ce à travers l’observation littéraire, chez lui-même et chez ses personnages, de l’incorporation et de ses effets de vieillissement à la fois biologique et social. L’analyse du Tricheur, de La Corde raide, du Sacre du printemps et du Tramway montre comment cette écriture du temps vécu est affectée par la temporalité du champ littéraire où ce corps évolue.

Mots-clés : littérature française du xxe siècle, Nouveau Roman, mémoire, temps, champ littéraire.

Études et recherches

Joëlle Gleize. « Légendes de Claude Simon : Album d’un amateur », p. 165-187

Comme la plupart des livres « visuels » de Claude Simon, Album d’un amateur est un ouvrage rare et peu étudié. Cet article s’intéresse aux questions de relations hiérarchiques qu’il soulève : photographie/littérature, photo/légende. Il l’envisage d’abord comme un complément iconographique de l’œuvre, pour interroger ensuite la construction de son autonomie esthétique par une combinatoire toute simonienne, où le réseau de liens tissés entre textes et images et entre textes, donne à voir l’invisible.

Mots-clés : littérature française du xxe siècle, Nouveau Roman, photographie, textes et images, composition.

Cécile Yapaudjian-Labat. « Claude Simon et la référence poétique », p. 189-209

Simon ne semble pas avoir été tenté par la poésie. Pourtant, la dimension poétique de son écriture est incontestable, certains de ses textes (La Chevelure de Bérénice) se situent entre la prose poétique et le poème en prose, et il fait référence à des poètes tels que Rimbaud, Mallarmé ou Valéry. Si, dans les romans, se manifeste une distance ironique envers la poésie comme genre, le terme fait l’objet d’une évaluation positive lorsqu’il devient synonyme d’art littéraire, en particulier dans les entretiens et conférences.

Mots-clés : littérature française du xxe siècle, Nouveau Roman, poésie, lyrisme, romantisme allemand, modernité.

 Sur le site des Classiques Garnier

 Alain Froidevaux. Compte-rendu dans les Cahiers Claude Simon, 17, 2022, p. 270-281

Mots-clés

Autobiographie  Famille  Mémoire  Temps