Association des Lecteurs de Claude Simon

Séminaire 41 : Claude Simon et Louis-Ferdinand Céline, expériences communes, lectures croisées. Appel à communications

Dernière modification le dimanche 19 mars 2023

« Claude Simon et Louis-Ferdinand Céline, expériences communes, lectures croisées »,
Appel à communications, journée d’études de l’association des lecteurs de Claude Simon, Paris, 3 février 2024.

Claude Simon connaît l’œuvre de Louis-Ferdinand Céline depuis le début des années 1960. Il indique à Madeleine Chapsal que « Voyage au bout de la nuit est le grand livre de l’après-guerre » [1]. Il répond à une enquête de la revue Arts, en 1965, en mettant en valeur « la transposition, la surimpression poétique de la “réalité” » dans Voyage au bout de la nuit  [2]. Cette intertextualité a été relevée par de nombreux commentateurs. Dominique Viart a étudié les réminiscences de Casse-pipe dans La Route des Flandres [3]. Michel Thouillot indique que « Simon suit […] les perspectives ouvertes par Céline qui convient que : “La guerre en somme c’était tout ce qu’on ne comprenait pas” » [4]. Dès la sortie de Leçon de choses, Jean-Paul Gavard-Perret « croit entendre dans le premier “Divertissement” “un disciple de Bardamu” » [5], alors que de son côté, Peter Janssens rapproche ces « Divertissements » de Féerie pour une autre fois [6]. Dans différents entretiens, Claude Simon a indiqué son admiration pour D’un château l’autre et Nord [7]. Plus récemment, dans Le Jardin des Plantes, Patrick Suter voit dans la figure du journaliste un « puceau de l’horreur » semblable au premier Bardamu [8].

Ces différentes mises en relation montrent l’intérêt que Claude Simon n’a cessé de porter à l’œuvre célinienne. L’intertextualité célinienne sera donc l’objet de cette journée d’études. Les contributeurs sont invités

  • à observer les parentés et les écarts stylistiques entre les deux auteurs
  • à décrire les choix génériques propres à chaque écrivain, à la charnière entre roman et autobiographie
  • à analyser les reprises de thématiques, de références et d’images d’un auteur à l’autre
  • à étudier la transposition poétique de la réalité, chez les deux auteurs
  • à revenir sur leurs expériences des guerres
  • à décrire leur positionnement dans le champ éditorial et critique de leur époque.

Les propositions de communication doivent être envoyées à davout.aurelien@gmail.com et à marie.hartmann@unicaen.fr au plus tard le 24 mai 2023.

illustration : Félix Vallotton. Verdun (1917). Musée de l’Armée.

Notes

[1Claude Simon, Entretien avec Madeleine Chapsal, L’Express, 10 nov. 1960, repris dans Les Écrivains en personne, Paris, Julliard et UGE éditions, « 10/18 », 1973, p. 288.

[2Arts, Enquête de Pierre Hahn, « Pourquoi Céline ?... huit écrivains répondent », 22-28 décembre 1965, p. 13.

[3Voir Dominique Viart, Une mémoire inquiète, La Route des Flandres de Claude Simon, Paris, Presses universitaires de France, 1997, p. 95-96.

[4Michel Thouillot, Les Guerres de Claude Simon, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 1998, p. 81.

[5Leçon de choses, [1975], dans Œuvres II, Paris, Gallimard, Pléiade, 2013, notice p. 1472.

[6Peter Janssens, Claude Simon, Faire l’Histoire, Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, « Objet », 1998, p. 11 et note de bas de page, p. 45.

[7Claude Simon, Chemins de la mémoire, textes entretiens manuscrits réunis par Mireille Calle-Gruber, Québec, Le Griffon d’Argile, 1993 ; Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, « Trait d’union », 1993. p. 25.

[8« Reportage et écriture chez Claude Simon (Les Géorgiques et Le Jardin des Plantes) », Laval, Études littéraires, vol. 40, n°3, 2009, p. 149.

Mots-clés

Céline, Louis-Ferdinand  Guerre 
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