Association des Lecteurs de Claude Simon

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Lire Claude Simon (Cerisy, 1975)

dimanche 12 février 2012, par Christine Genin

Lire Claude Simon . Textes réunis par Jean Ricardou. Paris : Les Impressions Nouvelles, 1986, 469 p.
Reprise de Claude Simon : analyse, théorie, Colloque de Cerisy du 1 au 8 juillet 1974. Paris : Éditions U.G.E. (10/18), 1975, 447 p.

Colloque marqué, comme le colloque précédent au Centre culturel de Cerisy-la-Salle de 1971 consacré au Nouveau Roman, par un contexte de débats théoriques intenses et virulents autour de la notion de texte et d’écriture comme production (revue Tel Quel) et par les positions très affirmées de son organisateur, Jean Ricardou. Des tensions vives parcourent les débats qui suivent les communications et qui sont retranscrits.
En fin de volume, les réponses faites par Claude Simon lui-même aux questions qui lui sont posées.

 voir les photographies du colloque

Ricardou (Jean). « "Claude Simon", textuellement », p. 7-38

Jean Ricardou explicite les principes théoriques du colloque (notions d’auteur et d’œuvre écartées au profit de celle de texte et des relations intertextuelles) ; exemple de lecture d’une pratique de fragmentation et articulation dans le début des Corps Conducteurs.

Roudiez (Léon S.). : « La critique pour ou contre le texte », p. 39-72

Dans un corpus d’essais et d’articles de J. Doubrovsky , R. Mortier, B. Pingaud, M. Deguy, L. Janvier et de J. Ricardou, Léon S. Roudiez compare leurs présupposés en opposant aux précédents les présupposés de ce dernier, seul attentif à la production du texte.

Raillard (Georges). « Femmes : Claude Simon dans les marges de Miro », p. 73-87

Lecture des séries de Miro et analyse des séquences de Femmes ; comparaison de leur relation à l ‘érotisme et au chromatisme, avec insistance sur les variations sérielles.

Rossum-Guyon (Françoise Van). « La mise en spectacle chez Claude Simon », p. 88-118

Étude des références au monde du spectacle et de ce qui est mis en spectacle dans les romans ; comment s’effectue cette mise en spectacle et avec quels effets : réduction ou dé-réalisation de ce qui est représenté.

Leenhardt (Jacques). « Claude Simon : l’écriture de la ressemblance », p. 119-150

Étude de ce à quoi renvoie l’écriture du Palace, moins son référent, que les images de la révolution et de l’Histoire qui l’ont généré - images loin de tout mouvement dialectique.

Dällenbach (Lucien). « Mise en abyme et redoublement spéculaire chez Claude Simon », p. 151-190

Lucien Dällenbach étudie la manière dont l’écriture de Claude Simon modifie les jeux de miroir dans ses romans (en particulier L’Herbe, La Route des Flandres, Histoire et Triptyque) et leurs enjeux : détemporaliser, délinéariser, spatialiser le récit.

Roubichou (Gérard). « Aspects de la phrase simonienne », p. 191-222

Gérard Roubichou décrit la phrase de Claude Simon dans la période « centrale » de son œuvre (de L’Herbe à Histoire) à partir d’exemples de La Route des Flandres, et comme témoin privilégié du travail de fabrication du roman.

Saint-Jacques (Denis). « L’obstination réaliste », p. 223-245

Denis Saint-Jacques raconte avec un humour provocant l’histoire d’un lecteur en quête de plaisir et se laissant emporter par l’illusion (i.e. contraire à l’orthodoxie) que le roman simonien se réfère à un monde réel et situé dans le temps et l’espace.

Jean (Raymond). « Praxis simonienne », p. 248-274

Partant de la définition simonienne de l’écriture comme un « faire » de l’ordre du bricolage, Raymond Jean analyse ce fonctionnement dans le début de Triptyque : agencement des formes par juxtaposition, contact.

Raillon (Jean-Claude). « La loi de conduction », p. 275-312

Lecture des Corps conducteurs comme d’une fiction en rupture qui appelle une théorie matérialiste du récit, ébauchée ici à partir notamment des notions d’échange et de valeur empruntées au marxisme.

Lotringer (Sylvère). « Cryptique », p. 313-347

Sylvère Lotringer analyse la composition de Triptyque et les mises en abyme de sa lecture que constituent le puzzle, les petits films, les affiches et qui ne mènent à aucune totalisation mais à la dispersion.

Caminade (Pierre). « Le mouvement métaphorique dans L’Herbe », p. 348-363

P. C. lit l’herbe comme métaphore du fonctionnement de la fiction – invisible et mouvante - à travers des objets et impressions (les odeurs, le chat, la boîte, la bague).

Duncan (Alastair B.). « À propos de La Corde raide », p. 364-368

Alastair B. Duncan montre comment La Corde raide est plus proche des romans postérieurs au Vent que des premiers romans : par sa matière (souvenirs impuissants à unifier le sujet) et par certains traits formels.

Holter (Karin). « La constance difficile », p. 368-375

Analyse de la tension entre le référentiel et le littéral pour en montrer l’évolution dans les romans de C. S. à partir du statut changeant de la photo et du narrateur.

Stevens (Joan C.). « L’évolution des images entre L’Herbe et Les Corps conducteurs », p. 375-382

Joan C. Stevens étudie les analogies (métaphores et similitudes) et les regroupe en deux réseaux de motifs ; puis la présence différente de ces motifs dans L’Herbe et Les Corps conducteurs.

Sykes (Stuart W.). « La matérialisation dans Le Palace », p. 382-387

Analyse des enjeux de la notion de matérialisation à partir d’exemples du Palace et de la relation de cette dynamique entre immatériel et matériel avec l’écriture.

Pugh (Anthony Cheal).« Invitation à une lecture polyvalente », p. 387-394

Anthony Chel Pugh lit un passage d’Histoire comme caractéristique d’une écriture non-représentative et non-visuelle et, à partir de mots, opère des rapprochements avec d’autres passages ou romans.

Tschinka (Irène). « La fabrique du corps ou la corrida du hors-corps », p. 395-399

Variations sur le corps dans tous ses états dans une écriture de la dépense.

Vidal (Jean-Pierre). « Les incipits ainsi pris », p. 399-402

Étude des incipits comme producteurs de décalage depuis les premiers romans jusqu’au Palace et à Histoire.

« Claude Simon à la question ». communication et discussion, p. 403-431

Claude Simon souligne l’importance du travail de trans-formation qui est le sien. Les questions l’amènent à parler de la description (Dubuffet), de l’engagement, du témoignage à propos du Palace, du hasard, de l’évolution de son écriture, de la « réalité » du roman, de Triptyque et Bacon, des schémas préparatoires, notamment pour La Route des Flandres.

Bibliographie sélective, établie en 1974 et mise à jour en 1986, p. 423-462.

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