Association des Lecteurs de Claude Simon

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Alexey Vishnyakov

vendredi 6 novembre 2015, par Christine Genin

En automne 1983, étudiant de 4e année de l’institut provincial et pédagogique (futur maître du français et de l’allemand) je plonge en préparant la thèse de la fin d’études dans l’océan du Nouveau Roman. Finesses et convulsions dostoïevskiennes de Sarraute, entomologie psychanalytique et kafkaïenne de Robbe-Grillet, votre voyage à Rome dans la tête de Butor – tout cela est magnifique et donne beaucoup de matériaux pour le développement du thème plutôt grammatical de ma thèse (Les fonctions du présent indicatif dans le Nouveau Roman).

Mais il y a un problème inattendu (et combien y en avait-il depuis !) avec un écrivain qui m’attire plus que tous les autres : dans ses deux livres que je lis et relis sans cesse (La Route des Flandres et Histoire) le présent de l’indicatif, si riche et étoffé chez les autres, est assez raréfié et n’apporte que peu d’exemples pour mon travail que je soutiens (défends, comme cela s’appelle en russe) en été 1985 pour m’éloigner ensuite du Nouveau Roman pour 13 ans.

Mais une surprise (et combien y en aurait-il encore !) : un des nouveaux romanciers reste avec moi dans ces années troubles du déclin d’un Empire ; désormais j’apprécie surtout L’Herbe avec ses paysages panoramico-mélancoliques, ses passions philologiques et ses échecs géorgiques qui m’amèneront en 2003 dans un appartement de l’immeuble Place Monge où un vieux monsieur avec un regard rappelant en même temps celui de Picasso et celui de Tolstoï, en apprenant mon désir de traduire ce roman onirique me dira, en tirant sur son cigarillo brun : C’est un beau livre ...

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