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Jean Petrissans
samedi 22 avril 2017, par
Je viens de terminer la lecture du Tramway, mais ce n’est pas la première fois que je lis un texte (texte convient-il mieux que roman ? je vous laisse juge) de Claude Simon.
La première fois, c’était il y a bien longtemps, largement plus de vingt ans, c’est certain, et je ne me souviens ni du titre ni de l’histoire (s’il y en a une), ni même de l’ambiance, de la coloration du récit. Inutile de rechercher dans ma bibliothèque, le livre n’y est pas. A une époque d’assez grande pauvreté, j’ai vendu à un bouquiniste, sur un trottoir, à l’arrière de ma voiture, tous les livres qu’il a bien voulu m’acheter.
Le seul souvenir que je garde de cette première lecture est celui de la densité et du foisonnement, étrangement mêlés parce que pour moi un peu antinomiques.
Aujourd’hui, j’ai le temps et j’ai retrouvé quelques moyens financiers. Alors je lis. Et je lis les éditions de Minuit, vite, beaucoup, de manière systématique. On n’est jamais déçu, avec les éditions de Minuit ; à chaque fois, on nous propose un exercice de style, quelque chose d’innovant, de frais et surtout de bien écrit.
Donc, dans la pile "Éditions de Minuit" de mon bouquiniste, je tombe sur Le tramway. Claude Simon, me dis-je, j’ai lu ça dans le passé, quelqu’un de Perpignan, que je connais un peu (mes parents y ont vécu quelques années), pas très loin de St-Cyprien-Plage où j’ai travaillé, comme manœuvre, à la construction du port de plaisance.
Va pour Claude Simon. Coup de hasard, la situation se passe principalement à Perpignan et dans sa région. Et surprise aussi parce que cette fois-ci ce n’est plus la densité que je retiens mais la légèreté, et toujours le foisonnement, l’enchevêtrement d’images précises et colorées, l’ensemble dégageant une sensualité certaine et manifestant une avidité d’observations assez réjouissantes. J’ai même cru y déceler une forme d’ironie froide.
Jean Petrissans