« Claude Simon et Louis-Ferdinand Céline, expériences communes, lectures croisées »,
Appel à communications, journée d’études de l’association des lecteurs de Claude Simon, Paris, 3 février 2024.
Claude Simon connaît l’œuvre de Louis-Ferdinand Céline depuis le début des années 1960. Il indique à Madeleine Chapsal que « Voyage au bout de la nuit est le grand livre de l’après-guerre » [1]. Il répond à une enquête de la revue Arts, en 1965, en mettant en valeur « la transposition, la surimpression poétique de la “réalité” » dans Voyage au bout de la nuit [2]. Cette intertextualité a été relevée par de nombreux commentateurs. Dominique Viart a étudié les réminiscences de Casse-pipe dans La Route des Flandres [3]. Michel Thouillot indique que « Simon suit […] les perspectives ouvertes par Céline qui convient que : “La guerre en somme c’était tout ce qu’on ne comprenait pas” » [4]. Dès la sortie de Leçon de choses, Jean-Paul Gavard-Perret « croit entendre dans le premier “Divertissement” “un disciple de Bardamu” » [5], alors que de son côté, Peter Janssens rapproche ces « Divertissements » de Féerie pour une autre fois [6]. Dans différents entretiens, Claude Simon a indiqué son admiration pour D’un château l’autre et Nord [7]. Plus récemment, dans Le Jardin des Plantes, Patrick Suter voit dans la figure du journaliste un « puceau de l’horreur » semblable au premier Bardamu [8].
Ces différentes mises en relation montrent l’intérêt que Claude Simon n’a cessé de porter à l’œuvre célinienne. L’intertextualité célinienne sera donc l’objet de cette journée d’études. Les contributeurs sont invités
- à observer les parentés et les écarts stylistiques entre les deux auteurs
- à décrire les choix génériques propres à chaque écrivain, à la charnière entre roman et autobiographie
- à analyser les reprises de thématiques, de références et d’images d’un auteur à l’autre
- à étudier la transposition poétique de la réalité, chez les deux auteurs
- à revenir sur leurs expériences des guerres
- à décrire leur positionnement dans le champ éditorial et critique de leur époque.
Les propositions de communication doivent être envoyées à davout.aurelien@gmail.com et à marie.hartmann@unicaen.fr au plus tard le 24 mai 2023.
illustration : Félix Vallotton. Verdun (1917). Musée de l’Armée.