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Zemmour, David. Une syntaxe du sensible. Claude Simon et l’écriture de la perception (2008)
jeudi 23 février 2012, par
David Zemmour. Une syntaxe du sensible. Claude Simon et l’écriture de la perception. Paris : Presses universitaires de Paris-Sorbonne, collection « Bibliothèque des styles », 2008. 384 p.
Le point de départ de cette étude est une formule : « L’ordre sensible des choses ». Elle est de Claude Simon. Elle vise à caractériser une écriture romanesque dynamisée non par les ressorts de la chronologie ou de la logique rationnelle, mais par ceux de la sensation. En ce qui concerne la composition, la progression ou la structure romanesque, le phénomène a été rapidement perçu et abondamment commenté : on n’y reviendra pas. À l’échelle plus locale de l’écriture, au niveau de ce qui fonde tout simplement le style simonien, c’est une autre histoire. Là aussi pourtant, il y a beaucoup à dire, à propos d’une écriture souvent considérée en termes d’impressions et d’effets produits, et finalement fort peu décrite en termes de moyens syntaxiques utilisés. Qu’est-ce que le style de Claude Simon ? Qu’est-ce que la phrase simonienne ? Et d’ailleurs, peut-on parler de phrase simonienne ? Si tel n’est pas le cas, de quoi s’agit‑il ? Dans quelle mesure une écriture peut-elle être ainsi structurée par la sensation ? Et d’où vient cette impression très prégnante, à la lecture, de rythme, de scansion, de pulsation ? D’où vient par conséquent cette vitalité pour ainsi dire organique si immédiatement éprouvée par le lecteur ? Tel est le questionnement qui parcourt l’étude dans ses deux grandes étapes, l’une conditionnant la portée de l’autre. La première partie, d’orientation linguistique, est d’autant plus cruciale que l’écriture simonienne ne se fond pas systématiquement dans le moule de la phrase. Cette écriture observe un certain nombre de régularités propres à constituer ce qui peut être appelé une grammaire simonienne, qu’il s’agit donc de décrire. La seconde étape, d’orientation stylistique, prend appui sur cette grammaire pour tenter de comprendre les liens consubstantiels qu’entretiennent chez Claude Simon écriture et sensation.